27 janvier : « Mémoire, Renaissance, Présent »

de Paolo Giordani

Paolo Giordani – Président de l'Institut Diplomatique International

Le 27 janvier est désormais consolidé dans notre chère Italie comme le "Memorial Day» et nous invite à un moment de réflexion collective forte, nous reliant directement aux événements d’un passé dramatique pas trop lointain. Cela nous oblige à remonter à ce 27 janvier 1945, où, grâce à l'avancée de l'Armée rouge dans sa marche vers Berlin, le dernier voile tomba sur les horreurs d'Auschwitz et des autres."Camps d'extermination» dispersés à la fois en Europe de l’Est et au cœur même de l’Allemagne.

Pourtant, ce massacre énorme et injustifiable, dans lequel on tentait d'effacer toute apparence d'humanité, n'était pas la fin mais signifiait un nouveau départ pour le peuple juif : le chemin vers la construction de l'État d'Israël, proclamé en mai 1948. , fut un exemple extraordinaire de renversement historique, de passage de l’affliction d’un procès sans précédent à l’espoir de construire enfin une maison aux fondations sûres.
Cela n'aurait pas été possible sans la sensibilité que l'on retrouve déjà dansL'Ancien Testament, pour l'Histoire comme chemin guidé, comme trajectoire qui, à travers l'adversité, mène à une fin : même la douleur la plus profonde a un sens, même de ses cendres on peut renaître, comme la belle prophétie d'Isaïe sur le "germe de Jessé".

En Jour du souvenir, nous rendons hommage à ceux qui ont perdu la vie et célébrons l'esprit indomptable de ceux qui ont réussi à se rétablir et ont trouvé la force de regarder vers l'avant. Assumons l'engagement collectif de se souvenir, c'est-à-dire de redonner à notre cœur ce qui s'est passé pour rechercher la justice et promouvoir une éducation responsable, afin que les générations futures puissent comprendre et prévenir des tragédies comme celle-ci.Holocauste.

Éduquons donc nos jeunes au respect de la vie : la vie qui naît, la vie qui s'épanouit et la vie qui s'éteint, ils ont une dignité égale en chaque être humain, en chaque peuple, comme le déclaration universelle des droits de l'Homme, dont nous avons récemment célébré le 2023e anniversaire en décembre 75.

Dans cet esprit, nous réfléchissons sérieusement aux paroles vivantes de ceux qui ont vu le portes d'Auschwitz s'ouvrir, de ceux qui ont vécu l'indicible et ont tenté, même après des décennies de silence compréhensible, de le raconter. Leur expérience, remplie du désir d'une nouvelle vie, est un pont vers un avenir fondé sur la compréhension mutuelle, la justice et le respect de la dignité humaine.

Nous devons alors avoir le courage de traverser ce pont, sinon la haine et le ressentiment, qui ont également généré de nouveaux crimes contre les Juifs et dont nous n'avons ressenti aucune nostalgie après 79 ans, prévaudront.
Il est douloureux de voir que la vie humaine n'est pas encore un objet de respect profond et sacré, mais devient souvent un objet de discorde à la manière des fans hurlants, nous faisant ainsi oublier l'expérience de ceux qui partagent la même douleur, la même tragédie. Je pense en particulier aux nombreux garçons et filles qui, dans de nombreuses régions du monde, y compris dans notre chère Terre Sainte, sont violés, tués, réduits en esclavage, exploités, ignorés, utilisés comme boucliers humains ou comme prétexte à d'autres massacres.

Cela rappelle à tous que la paix est une aspiration universelle mais, en même temps, qu'elle ne peut être réalisée qu'avec la participation active de tous, en laissant de côté les conflits stériles qui nécessitent d'abord de reconnaître uniquement les droits d'une partie comme base d'une négociation efficace. . Se souvenir du passé tragique de la Shoah peut donner à chacun, mais surtout à ceux qui sont véritablement engagés dans la résolution des conflits, la détermination et le discernement nécessaires pour ne pas commettre de telles erreurs ou empêcher d’autres de les commettre.

27 janvier : « Mémoire, Renaissance, Présent »

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