La taxe cachée sur l'inflation de 40 milliards est en route.

Le frein budgétaire doit être réintroduit

Selon la DEF (Document de l'Economie et des Finances présenté au Conseil des ministres du 6 avril 2022), l'Etat italien collectera 2022 milliards de plus d'impôts et de cotisations en 39,7 que l'an dernier. Cette prévision, rapporte le Bureau d'études CGIA, ne peut évidemment pas prendre en compte les conséquences que pourraient entraîner le Covid et la guerre russo-ukrainienne dans les mois à venir. Toutefois, si l'estimation se confirmait, soulignons qu'une partie de cette augmentation des recettes serait également attribuable à la forte hausse de l'inflation qui, selon les prévisions, devrait atteindre près de 6 % cette année. Bref, la taxe cachée de l'inflation est en route.

Ainsi, à l'heure où les familles subissent des augmentations effroyables susceptibles de provoquer une chute verticale de la consommation intérieure, il serait souhaitable que l'Etat restitue une partie de ce surcoût, en réintroduisant la frein fiscal (phénomène qui se produit lorsque l'inflation génère une augmentation de la pression fiscale, même aux mêmes taux, de la manière suivante. Supposons qu'en plus des prix, les revenus augmentent également, mais que cette croissance ne fasse que compenser l'inflation tout en maintenant ainsi la Si la croissance du revenu monétaire était telle qu'elle faisait passer le contribuable dans une tranche de revenu grevée par un taux d'imposition plus élevé, celui-ci finirait par payer plus d'impôts sur un revenu réel égal au précédent). Une mesure qui renforcerait le pouvoir d'achat des retraités et des salariés, en apportant un certain soulagement notamment à ceux qui se trouvent actuellement en grave difficulté économique.

Le danger que notre économie glisse lentement vers la stagflation est très élevé. Ce dernier est un terme inconnu des plus inconnus, aussi parce qu'il se produit rarement, c'est-à-dire lorsque la stagnation économique s'accompagne d'une inflation très élevée qui fait augmenter le taux de chômage. Une situation économique qui pourrait également survenir en Italie dans un délai relativement court. Les difficultés liées à l'après-pandémie, les effets de la guerre en Ukraine, les sanctions économiques contre la Russie, la hausse des prix des matières premières et des produits énergétiques risquent, à moyen terme, de pousser l'économie vers une croissance nulle, avec l'inflation qui commencerait à toucher les deux chiffres.

La lutte contre la stagflation, rapporte le bureau d'études de la CGIA, est une opération très complexe. Pour atténuer la pression inflationniste, les experts soutiennent que les banques centrales devraient contenir les mesures expansionnistes et relever les taux d'intérêt, une opération qui permettrait une diminution de la masse monétaire en circulation. Il est évident qu'ayant un ratio dette/PIB parmi les plus élevés au monde, avec la hausse des taux d'intérêt l'Italie enregistrerait une augmentation marquée du coût de la dette publique. Un problème qui pourrait miner notre stabilité financière.

Enfin, il faut intervenir simultanément sur au moins deux autres fronts : d'une part, par la réduction drastique des dépenses courantes et, d'autre part, avec la baisse de la pression fiscale, seuls outils efficaces capables de stimuler la consommation et pour cette route alimentaire. aussi la demande globale de biens et de services. Ces dernières opérations ne sont pas faciles à appliquer dans une large mesure, du moins jusqu'à ce que le Pacte européen de stabilité soit « révisé ».

La taxe cachée sur l'inflation de 40 milliards est en route.