Libye, l'accord du Fezzan saute, l'Italie reste les mains vides. Il y a une main de France

L’accord de Fezzan signé à Rome l’année dernière par le ministre Minniti n’existe plus, les Français ont une fois de plus réussi à contrecarrer un "petit" succès italien dans la région. Un éditorial de "La Stampa" analyse en détail la situation actualisée sur le terrain.

Le nouvel élément serait l'infiltration des tribus libyennes Tebu par des éléments du même groupe ethnique du Niger et du Tchad, enclins à un nouveau conflit pour prendre le pouvoir et les ressources. Le général Khalifa Haftar et les Français profitent des tensions. La région sud-ouest de la Libye est le centre de la traite des êtres humains mais aussi riche en champs pétrolifères, dont le plus grand Eni de Libye. La chute de Kadhafi par Mouammar Kadhafi dans le 2011 signifiait que trois groupes se disputaient le pouvoir au Fezzan. Les Touareg, une population berbère qui vit également à la frontière avec l'Algérie, la tribu arabe d'Aulad Suleiman, et enfin les Tébus, une population d'ethnie et de langue africaine. La fin de la dictature a mis en lumière des rivalités endémiques qui avaient déjà été observées dans la guerre au Tchad des années XNUMX, lorsque les Tébous étaient avec Kadhafi et les Touareg contre. La médiation italienne, qui a débuté en 2015 sous les auspices de la Communauté de Sant'Egidio, a été finalisée par l'ancien ministre de l'Intérieur Claudio Minniti le 3 avril. L'accord avait surtout réussi à rapprocher les Tébus des positions de Rome, intéressés à sceller la frontière avec le Niger pour arrêter le flux de migrants. Les milices Tebu avaient commencé à contrôler les postes-frontières et de nouveaux équilibres ont dû être complétés par une mission militaire italienne au Niger, qui n'a jamais commencé car elle n'a pas été digérée par les gouvernements nigérian et français. Depuis ce printemps, les positions italiennes se sont de plus en plus affaiblies. Le premier coup de feu a été une rencontre entre les tribus Fezzan à Niamey, sous la direction française, en avril dernier. A l'issue du sommet, le leader de l'Aulad Suleiman, Senussi Ornar Massoud, a accusé le gouvernement d'unité nationale de Tripoli dirigé par Fayez al-Sarraj, donc aussi l'Italie, de "ne pas respecter la connexion avec Rome", qui devait être "complétée ". Les Aulad Suleiman ont toujours été hostiles à Kadhafi et maintenant à Hartar et, jusqu'à présent, ils étaient restés plus proches du gouvernement d'Al-Sarraj. Les Touaregs ont toujours été des alliés de la France. La dernière carte en main de l'Italie est donc restée la Tebu. Ici, deux nouvelles interférences ont été insérées. Le premier vient de la bataille entre Haftar et Al-Sarraj pour le contrôle des puits de pétrole, qui ont ré-explosé plus tôt cette année. Le centre du conflit se situe sur la côte, dans le dénommé Mezzaluna del Petrolio, mais il a également des répercussions sur le Fezzan. Le champ contesté dans cette région est Hephant Field, conquis par les Tébu en 2015 puis repris par la garde pétrolière alliée de Tripoli. Maintenant, alors que Haftar prépare une nouvelle offensive pour reprendre le Croissant Pétrolier, des éléments au sein du Tébu tiennent à nouveau à s'allier avec le général, même dans l'espoir de s'assurer une part des ressources pétrolières. Le fils du chef de la tribu, Abu Bakir, a déclaré au journal "The New Arab" que "les islamistes ont échoué, les Libyens veulent la stabilité, c'est pourquoi ils préfèrent Haftar", une déclaration d'alliance. Mais les Tébu sont aux prises avec un deuxième élément de déstabilisation, l'infiltration de combattants de leur propre ethnie, mais de nationalité tchadienne et nigériane. Ce sont des milices qui, selon des sources locales, ont déjà pris le contrôle de diverses localités, telles que Qataroon, Murzuq (où il y a du pétrole), Traagin et Um Aramib, mais on ne sait pas à qui. Les Arabes accusent les Tebus "d'accueillir ces mercenaires pour prendre tout le Fezzan". La direction des Tebu prétend au contraire être engagée, aux côtés d’Haftar, à repousser les intrus. Un chaos qui n'augure rien de bon. Ainsi, les milices qui divisent le pays Tebu sont un peuple d'ethnie africaine qui parle une langue nilo-saharienne, divisée en différents dialectes. Ils vivent entre le Niger, le Tchad, la Libye et le Soudan. La population totale est d'environ 800 mille personnes, 70 mille en Libye, 400 mille au Tchad. On les appelle aussi "les nomades noirs", tandis que les Arabes les définissent parfois avec un terme péjoratif "mori". Kadhafi les utilisait comme mercenaires contre les tribus berbères et touareg. Aulad Suleiman Les "fils de Suleiman" sont la tribu arabe la plus importante de la capitale Fezzan Sebah, aux portes du Sahara central. Ils ont toujours été proches du mouvement islamiste et nationaliste sénégalais, comme en témoigne le titre «Senussi» qui précède le nom de leurs dirigeants. Pendant la dictature de Mouammar Kadhafi, ils ont été discriminés par le régime. Après la révolution, ils ont pris le parti des tribus islamiques de Misrata. Mais maintenant, ils sont tentés par le général Haftar. Touareg C'est une population berbère, qui parle une langue autre que l'arabe. Ils vivent dans tout le Sahara occidental, du Mali à l'Algérie, la Tunisie, la Libye, le Niger. La population est estimée à plus de trois millions, les deux tiers au Niger.

source La Stampa

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