L'inflation « mange » nos économies : une piqûre d'au moins 92 milliards d'euros. Les comptes, établis par le bureau d'études CGIA, partent de l'hypothèse que les familles italiennes ont conservé dans leur établissement de crédit la même épargne qu'au début de l'année. Par conséquent, en raison de la croissance estimée de l'inflation pour 2022 à 8% - dans cette élaboration une inflation de 8% a été appliquée, une valeur intermédiaire entre la croissance de l'indice NIC enregistrée par Istat au cours des neuf premiers mois de 2022 (+ 7%) et l'inflation enregistrée en septembre 2022 (qui touche + 9%) -, la dimension économique réelle du dépôt bancaire a subi une réduction drastique. Ce sont les familles résidant dans les grandes villes, là où la vie chère se fait le plus sentir, qui paient la facture la plus lourde. Bien sûr, une toute petite partie de cette perte de pouvoir d'achat sera sûrement compensée par la hausse des intérêts sur les dépôts. Suite à la hausse des taux décidée par la BCE ces derniers mois, en effet, les banques, au second semestre, versent des intérêts positifs à leurs titulaires de comptes. Cependant, la facture à « payer » est très lourde et touche davantage les familles les plus pauvres.

A Rome, Milan, Turin et Naples les familles les plus pénalisées

Au niveau territorial, les provinces les plus pénalisées sont les plus peuplées et tendent à avoir aussi les niveaux de richesse les plus élevés : à Rome, l'inflation "érode" 7,42 milliards d'euros d'épargne familiale, à Milan 7,39, à Turin 3,85, Naples 3,33, Brescia 2,24 et Bologne 1,97. Enfin, parmi les moins exposées, on voit la province d'Enna avec 156 millions d'euros, Isernia avec 153 et Crotone avec 123.

Les caisses de l'Etat, en revanche, "sourient"

Bien sûr, en raison de la hausse de l'inflation, l'État central et ses articulations périphériques connaîtront également une poussée en termes de dépenses. Dans l'intervalle, cependant, l'augmentation des recettes perçues a été très importante. Au cours des 8 premiers mois de 2022 par rapport à la même période l'an dernier, les recettes fiscales ont augmenté de 40,69 milliards d'euros. Ce score positif trouve son origine dans trois facteurs : les effets du "décret de relance" et du "décret d'août", - qui entre 2020 et 2021 avaient prévu des prolongations, des suspensions, etc. - et, en particulier, les hausses des prix à la consommation qui ont fait grimper les recettes de TVA (Ministre de l'Economie et des Finances, Service de presse, Communiqué de presse n. 171, Rome, 05 octobre 2022).

La stagflation arrive

Le danger que notre économie glisse vers la stagflation est très élevé. C'est une situation économique qui pourrait également se produire en Italie dans un délai relativement court. Avec les difficultés liées à la pandémie, les effets de la guerre en Ukraine, la hausse des prix des matières premières et des produits énergétiques, nous risquons, à moyen terme, de voir la croissance économique glisser vers zéro, avec une inflation qui, au contraire, pourrait dépasser facilement les deux chiffres.

Nous devons réduire les dépenses et les impôts

La lutte contre la stagflation, rapporte le bureau d'études de la CGIA, est une opération très complexe. Pour atténuer la pression inflationniste, les experts soutiennent que les banques centrales devraient contenir les mesures expansionnistes et relever les taux d'intérêt, une opération qui permettrait une diminution de la masse monétaire en circulation. Il est évident qu'ayant un ratio dette/PIB parmi les plus élevés au monde, avec la hausse des taux d'intérêt l'Italie enregistrerait une augmentation marquée du coût de la dette publique. Un problème qui pourrait miner notre stabilité financière. Enfin, il faudrait intervenir simultanément sur au moins trois autres fronts : d'une part, par la réduction drastique des dépenses courantes et, d'autre part, avec la baisse de la pression fiscale, seuls outils efficaces capables de stimuler la consommation et pour cette route alimentaire .ainsi que la demande globale de biens et de services. Ces dernières opérations ne sont pas faciles à appliquer dans une large mesure, du moins jusqu'à ce que le Pacte européen de stabilité soit « révisé ». Enfin, il faudra absolument stériliser les hausses des factures d'électricité et de gaz qui sont à l'origine de cette forte hausse de l'inflation enregistrée l'année dernière.

L'inflation "mange" nos économies