La Russie souhaitait une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU le samedi 14 avril, proposant une résolution pour condamner l'agression contre la Syrie, mais la motion n'a pas été approuvée.
Le document, diffusé par la Russie parmi les membres de l'organe onusien peu avant la réunion, dénonçait «l'agression contre la Syrie par les États-Unis et leurs alliés, en violation du droit international et de la Charte des Nations Unies ". Cependant, la résolution n'a pas été approuvée par le Conseil de sécurité. Seules la Russie, la Chine et la Bolivie ont voté en faveur de la motion, 8 pays ont voté contre et 4 se sont abstenus. Pour être adoptée, une résolution nécessite 9 voix pour et que la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis n'exercent pas leur droit de veto.
L'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Nikki Haley, a déclaré que son pays était à nouveau prêt à réagir si les forces du président syrien Bashar al-Assad utilisent encore des armes chimiques. Haley a expliqué que l'offensive de samedi matin avait été soigneusement planifiée pour minimiser les pertes civiles et l'a décrite comme une réponse "justifiée, légitime et proportionnée" à l'attaque chimique de Douma.
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vasily Nebenzya, a déclaré que Moscou condamne l'attaque et a ajouté que Washington, Londres et Paris ont délibérément ignoré les appels au bon sens et au droit international.
Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, quelques heures après l'attaque rappelé l'obligation de respecter la Charte des Nations Unies et le droit international en général en matière de paix et de sécurité. «La responsabilité première du Conseil de sécurité est de maintenir la paix et la sécurité mondiales. Je demande aux membres de l'instance de respecter cette responsabilité et de faire preuve de retenue dans ces circonstances dangereuses et d'éviter toute action qui pourrait aggraver la situation et les souffrances du peuple syrien », a ajouté Guterres. Vendredi dernier, le secrétaire général de l'ONU a demandé au Conseil de sécurité de créer une institution indépendante pour déterminer la responsabilité de l'attaque chimique en Syrie.
Le président russe, Vladimir Poutine, a également déclaré que l'attaque américaine violait la Charte des Nations Unies et le droit international, car elle n'avait pas été autorisée par le Conseil de sécurité. En outre, M. Poutine a déclaré que le comportement de Washington pourrait aggraver la situation humanitaire et les souffrances des civils en Syrie. Malgré cela, Moscou est en contact avec les Etats-Unis et d'autres pays qui ont perpétré l'attentat, selon les déclarations du vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov.