Paccione : « Tribunal hybride international » pour les crimes russes en Ukraine ?

(par Giuseppe Paccione) Il s'est avéré que la communauté internationale, avec le large soutien de l'Assemblée générale des Nations Unies et de la Conseil des droits de l'homme, adoptant la résolution A / ES-11 / L.1, a condamné l'acte d'agression russe contre l'Ukraine. La menace ou l'utilisation d'une action coercitive militaire contraire à la Charte des Nations Unies est clairement illégale en vertu du droit international et la responsabilité pénale internationale pourrait découler de la décision de se livrer à une conduite agressive. Je crois que la société internationale elle-même doit, par tous les moyens, prendre des mesures pour assurer la responsabilité de la violation grave par l'agression du droit international, afin de respecter de plus en plus la Charte des Nations unies et de soutenir l'ordre juridique international fondé sur les piliers des normes.

Compte tenu de l'incompétence de l'organe judiciaire pénal international pour poursuivre le crime d'agression commis par des citoyens d'États qui ne sont pas parties contractantes au Statut de la Cour pénale internationale, étant donné qu'en l'espèce, la Russie et l'Ukraine n'ont pas ratifié le Statut de Rome, une série de propositions ont émergé sur la manière dont la juridiction pénale peut être exercée dans la situation de crise ukrainienne. L'Assemblée générale des Nations Unies, par exemple, pourrait recommander la création d'un Cour pénale hybride ou mixte et internationalisé, pour que le crime d'agression soit négocié et convenu entre l'ONU et l'Ukraine, prenons par exemple le Tribunal spécial pour la Sierra Leone établi avec un accord entre les organes de l'ONU et le gouvernement local.

Certes, on peut considérer qu'un Tribunal créé par la résolution recommandée par l'Assemblée générale des Nations Unies offre différents avantages. En premier lieu, l'approche serait celle de l'assemblée plénière des Nations unies, qui se caractérise par le phénomène du multilatéralisme, non seulement mais qui est considérée comme l'instance sans aucun doute appropriée vers laquelle se tourner lorsque le mécanisme de la politique onusienne le corps vient se coincer de droit de veto par la Russie. Deuxièmement, comme cela a déjà été mentionné, on peut prendre l'exemple de la Tribunal spécial pour la Sierra Leone, constituant une juridiction pénale mixte, qui était l'expression de la volonté de l'État lui-même et non un organe onusien, voulu par un accord entre le Secrétaire général des Nations unies, qui avait reçu la mandat par le Conseil de sécurité pour négocier avec le gouvernement sierra-léonais, et par le président de la Sierra Leone ; mais aussi le modèle de la cour internationale hybride o misto des Chambres extraordinaires établie en vertu de la Tribunaux cambodgiens, dans laquelle des juges et des procureurs étrangers étaient présents, aux côtés de nationaux, afin d'assurer un procès équitable. La création de ces chambres spéciales a été adoptée par un résolution approuvé par l'Assemblée générale des Nations Unies. Ces deux exemples montrent la possibilité qu'il soit possible d'établir un tribunal sans avoir à passer par l'instance politique de l'ONU, ce qui donnerait au gouvernement de Kiev la possibilité d'accorder un tribunal mixte. Troisièmement, un tribunal mixte éviterait, par exemple, la question des immunités aux organes de l'État et pourrait les juger.

De l'avis de l'auteur, on pourrait penser à une modification d'une ou deux phrases des règles juridictionnelles du Statut relatives à Cour pénale internationale, plutôt que de créer un tribunal gratter e ad hoc. Il est bien connu que les négociations ou négociations au sujet du crime d'agression ont été longues et controversées, en raison des positions très différentes des États contractants du Statut de Rome sur le fond de la compétence. Alors qu'un amendement au sein du statut serait la meilleure voie, il est fort probable que la volonté politique ne souhaite probablement pas étendre la compétence du crime d'agression qui implique des États non contractants au statut. De telles négociations impliqueraient la participation au groupe de travail sur les amendements par l'Assemblée des États parties de l'Organe judiciaire pénal international, en négociant un amendement qui serait accepté par tous les membres de l'assemblée. En tout état de cause, tous les États doivent montrer leur volonté d'adhérer au Statut de Rome là où il a été modifié l'institut relatif au crime d'agression lors de la Conférence de Kampala de 2010. Ce n'est qu'à partir de ce moment que la pleine application de la interdiction de la menace et de l'emploi de la force armée pilier de la Charte des Nations unies, lorsque chaque État exprime sa volonté de s'entendre sur la question que ses citoyens ne commettent pas le crime d'agression ou finissent sous le prisme de l'instrument d'enquête et de poursuites pénales.

Des propositions sont présentées depuis des semaines pour mettre en place un tribunal en Ukraine, analogue à celle de Nuremberg, pour poursuivre le crime d'agression dans la situation du conflit russo-ukrainien, même si le tribunal de Nuremberg était considéré comme une institution d'exécution des vainqueurs. De toute évidence, il faut une action catégorique rapide de l'Assemblée générale et un accord qui devrait être rapidement conclu entre les Nations unies et les autorités gouvernementales à Kiev sur la création d'un tribunal hybride contre l'agression. La responsabilité doit être assurée pour la violation de la disposition de la Charte des Nations Unies sur laquelle est ancré tout l'ordre international, à savoir l'interdiction de l'action coercitive de la force armée, inscrite noir sur blanc dans la Charte des Nations Unies.

Dr. Giuseppe Paccione - Expert en droit international et gouvernance stratégique en Italie

Paccione : « Tribunal hybride international » pour les crimes russes en Ukraine ?