Selon le NewYork Times, c'est une "illusion de sécurité" qui a causé la mort de quatre militaires américains opérant dans le nord de la Syrie la semaine dernière après qu'un kamikaze ait attaqué un restaurant, tuant au moins 19 personnes. L'attaque meurtrière a eu lieu à Manbij, une petite ville à majorité kurde près de la frontière turco-syrienne, que les forces américaines considéraient auparavant comme une oasis de sécurité dans ce pays ravagé par la guerre.
Les troupes américaines ont combattu aux côtés d'une coalition de combattants kurdes et arabes qui ont pris le contrôle de Manbij à l'État islamique d'Irak et de Syrie (EI) en 2016. Depuis lors, les forces américaines sont restées dans la région, principalement pour empêcher une invasion militaire par l'allié de Washington, la Turquie, qui considère les Kurdes comme des terroristes et a menacé de détruire leurs forces armées.
La stabilité relative de Manbij a été violemment perturbée mercredi dernier lorsqu'un homme a fait exploser un gilet suicide à l'intérieur du restaurant du Palais des Princes au centre-ville de Manbij. Jusque-là, les forces américaines n'avaient perdu que deux membres pendant la guerre civile syrienne. Quatre autres Américains sont morts dans l'explosion de mercredi, dont deux membres du service, un entrepreneur militaire et un officier du renseignement civil qui travaillait pour le Pentagone. Trois autres Américains ont été blessés et transportés par avion hors du pays.
Dans un article intéressant publié la semaine dernière, le New York Times a cité un membre des forces spéciales américaines qui se demandait si les troupes américaines dans le nord de la Syrie "avaient développé un faux sentiment de sécurité" dans ce qui reste une zone de conflit dangereuse. . «L'illusion de la sécurité», a déclaré le commentateur anonyme, a conduit les militaires américains à adopter des comportements qui les rendaient vulnérables.
Le groupe militant sunnite a pris pour cible le Prince's Palace, l'un des restaurants les plus populaires pour les Américains de Manbij. Le Times a cité des habitants qui ont déclaré que les troupes américaines semblaient y manger presque chaque fois qu'elles patrouillaient dans la ville, "souvent plusieurs fois par semaine". Ils garaient même leurs véhicules militaires à l'extérieur du restaurant tout en y dînant. Le journal notait que de nombreux soldats américains étaient "devenus complaisants et auraient dû changer d'itinéraires ou augmenter leur sécurité opérationnelle" pendant leurs patrouilles.
Malheureusement, leur présence - et le manque de sécurité adéquate - ont été remarqués par l'État islamique, qui les a ciblés et frappés mercredi dernier.