La décision semble presque définitive. Les États-Unis sont prêts à ne pas partager d'informations de renseignement avec le Royaume-Uni si le gouvernement britannique continue de négocier avec la société chinoise Huawei Technologies pour la construction de l'infrastructure de communication cellulaire de cinquième génération.
De nombreuses agences de renseignement occidentales estiment que Huawei est très proche du Parti communiste chinois. Washington a mené une campagne mondiale pour limiter la capacité de Huawei à construire une infrastructure pour la 5G dans le monde entier.
Avec certains alliés, notamment l'Australie et le Canada, les États-Unis craignent que le géant chinois des télécommunications ne facilite l'écoute électronique mondiale au nom des agences d'espionnage de Pékin. L'année dernière, Washington a averti deux de ses principaux alliés européens, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, qu'il cesserait de partager des informations avec eux s'ils permettaient à Huawei de participer aux commandes du réseau 5G.
Maintenant, la Maison Blanche envisage de prendre une mesure plus drastique. Selon le journal britannique Le Daily Telegraph, l'administration Trump a déjà mandaté ses agences pour limiter les activités et les opérations de renseignement sur le sol britannique. Citant "une demi-douzaine" de fonctionnaires britanniques et américains actuels et anciens, le journal indique que l'examen est toujours en cours. Elle est menée sous les auspices du Conseil national de sécurité, la plus haute instance décisionnelle des États-Unis, présidée par le président lui-même.
Le Daily Telegraph rapporte que les opérations et le matériel de renseignement américains, tant civils que militaires, sont sous surveillance. Il cherche à savoir si les opérations avec l'infrastructure de télécommunications chinoise pourraient être compromises. Le matériel américain en question traite des informations sur les installations militaires et les plates-formes de surveillance, comme un certain nombre d'avions de reconnaissance RC-135, qui opèrent à partir de la Royal Air Force Mildenhall dans le Sussex, près de la côte sud de l'Angleterre.
Enfin, le document met en évidence parmi les recommandations celle d'évaluer la possibilité d'interrompre les soi-disant «relations spéciales» entre les États-Unis et le Royaume-Uni.